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L'ATELIER PLUME

Mon atelier, feuilles inachevées  (Nice  2019)

Mon atelier, feuilles inachevées (Nice 2019)

Ce premier atelier, je le dédie à Fannie-Laure, qui aura seize ans demain, et à Clarisse qui en a huit car chaque jour elles me donnent la force d'avancer ...

L'atelier, je l'ai déjà  défini dans mes articles précédents. Il est le fruit de mes observations de la réalité. Ses possibilités sont infinies, et le fait qu'il ne demande qu'un peu d'attention, le rend disponible à chaque instant. Ainsi la vie s'écoule, dans la présence du moment et dans l'espace où il prend racine.

L'écriture est le résultat de l'élan d'origine. elle devient mouvement, se déplace avec moi, avec le rythme, l'équilibre, le silence qui s'impose de lui-même.

Souvenez-vous que la longueur importe peu. De même que dans un dessin, ou un ballet, importe peu la quantité de traits ou de pas,  que vous faites. Attachez-vous à ce que vous voyez, et si vous ne ressentez rien, votre écrit devra dire ce vide, cette absence, qui peut aussi être passionnante à observer.

Ainsi je vous donne l'exemple suivant :

Ce petit poème,(poème plume) a été écrit dans le bus à Nice (ligne 1), Avenue Malausséna, le 24 septembre 1982. Il faisait encore chaud, le bus avançait lentement, quand j'ai aperçu une femme à une fenêtre.

Et je regardais la solitude

Penchée à la fenêtre

Au teint de couperose

Bras replié en dedans

Sur une serviette rose

Je l'ai écrit d'un trait que j'ai voulu léger, car cette apparition a disparu avec la progression du bus sur l'avenue. Je l'ai voulu fugace, sans ponctuation car l'impression glânée au vol, était indissociable, et j'en avais presque le souffle coupé. Je me sentais cette apparition, j'étais cette apparition, et mon sentiment intérieur correspondait à ce que je voyais. Le rose, avec sa sonorité mélancolique s'est imposé. Le bras replié en dedans rendait compte de ce retrait du monde par rapport au trafic urbain. J'aimerais ne pas tout dire, et peut-être voyez-vous autre chose dans ce poème-plume ? Car le lecteur s'approprie les mots et les fait résonner avec ses cordes intérieures, qui n'appartiennent qu'à lui. C'est pourquoi, l'expérience de la lecture est si importante, car elle fait remonter des sensations qui nous sont propres.

 

 

 

Voici d'autres exemples, tirés de mes carnets, lors de mes errances.

Le 15 octobre 1988, voici ce que j'écris sur mon carnet (Tourrette-Levens) :

Désordre,

Les feuillets raturés sont éparpillés sur le sol comme des feuilles mortes.

 

Le 23 avril 1990, je vagabonde à Saorge et m'assieds un instant face à l'église du Poggio.

Le lavoir est un miroir

Le marronnier s'y égare

L'ombre solaire fuit le soir

je me lève et je pars.

Vagabondage sur la frontière italienne (20 avril 1990)

J'ai longtemps cherché le jardin de la Mortola,

Anne-Marie ...

 

Voilà, maintenant à vous d'essayer. Un crayon, un carnet, .... et vous et votre désir d'exister, de voir, de sentir, d'écouter, d'entendre, d'apprendre, de découvrir ce qui se passe.

Envoyez-moi vos poèmes-plumes, par messagerie, ou dans vos commentaires. Petit à petit, cet atelier prendra vie avec vous.

Demain, dés l'aube (quand j'écris cela, je ne peux m'empêcher de penser à Victor Hugo - Demain, dés l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai, vois-tu, je sais que tu m'attends ... qu'il a écrit après la disparition de sa fille Léopoldine), j'écrirai sur ce blogue, pour partager avec vous des lectures, que je range dans ma catégorie des poèmes-plume.

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