A pied, le long de la côte, Nice (lumière d'hiver)
Envoyez vos productions à mon adresse : plauranice@gmail.com ou bien remplissez l'adresse de votre propre blog et contenant votre création, en commentaire.
Vous pouvez écrire en français, anglais, espagnol, italien et même allemand ... ou une autre langue dans laquelle vous aimez écrire.
Mon atelier préféré, c'est celui que je n'ai pas encore en tête. Je lis, j'écoute, je vois, mon chemin sinue, fait des détours et des méandres. L'atelier se trouve au carrefour de nombreuses voies. Il me faut choisir la matière de mon prochain atelier à partir de ce que j'ai lu et relu, vu, touché, senti, vécu.
Les ateliers ne se périment pas. Ils voyagent au gré des lectures, des promenades à pied, dans la ville que j'habite, Nice. Je vagabonde dans les rues, les parcs et les collines et cueille des mots, parmi les expériences diverses qui se présentent. Mais ils restent une errance, une recherche au jour le jour, pas après pas.
Ainsi les ateliers sont toujours d'actualité et vous pouvez choisir celui qui vous convient le mieux, sans tenir compte des dates. Les dates servent seulement à situer les articles en référence aux ateliers. Vous pouvez également produire plusieurs textes, à des dates différentes. Ce qui est important c'est que vous commenciez une production écrite. La forme d'expression est libre : poèmes-images (calligrammes), collages, dessins, mixage de différentes techniques, sonnets, prose. Envoyez des productions courtes.
Essayez les différentes formes d'expression et choisissez la en fonction de ce qui convient le mieux pour mettre en valeur ce que vous voulez écrire, partager.
Je conçois l'atelier comme une rencontre avec soi-même et avec les autres, comme une recherche. Chaque écriture (mots, attitudes du corps, dessins, résonances, tons, nuances, couleurs, pleins et déliés) nous constitue et est le reflet de notre personnalité. L'écriture n'est pas obligatoirement introspection, analyse de soi. L'écriture est signe, sens, direction, spontanée ou pesée. Elle n'a d'autre but en soi que de se faire écriture. Il en est de même pour la lecture, chaque lecture trace un chemin qui fera sens au fur et à mesure que le temps passe, et que pas après pas, un chemin se dessinera.
Le souffle, le rythme, le mouvement sont perceptibles dans l'écriture et lui donnent naissance. Faites confiance à votre souffle, à votre inspiration (respiration). Le corps est aussi engagé dans l'acte d'écrire.
Vous avez pu remarquer, que à chaque article de lecture, correspond un atelier d'écriture, car la lecture traverse mes écrits et certains auteurs déclenchent chez moi des envies d'écriture,
Je vous invite à vous reporter à l'article : L'ELOGE DES VAGABONDES, dans la catégorie : les chemins de l'écriture.
Les lectures ont pour effet de me plonger dans la musique des mots, leur rythme, qui peut-être vous inviteront également à danser avec eux, et à suivre votre propre musique, votre propre ton (triste ? mélancolique ? doux ? violent ? professoral ? humoristique ? poétique ? coloré ? ....). Le ton forme avec le rythme une infinité de variations, correspondant à votre humeur du moment dont il est difficile de s'extraire. Je suis plutôt d'avis d'accueillir l'état dans lequel on se trouve plutôt que d'essayer de m'y opposer de toutes mes forces pour "répondre" à ce qui est proposé. C'est ce que j'appelle, les pensées-plumes, celles qui passent et vous entraînent -----------------------------------------------------------------------------------
Atelier N°6 : Eloge des vagabondes
Réf.Article ELOGE DES VAGABONDES du 19/12/2019
- Atelier d'écriture et de lecture, à pied ou à vélo.
- Relisez l'article ci-dessus,
- Emportez avec vous un petit carnet, et un crayon pour prendre des notes avec des mots, des dessins. Cet atelier devient un moment vécu, pris sur le vif.
- Soyez attentifs au moment présent et cueillez les informations comme elles se présentent.
- Autorisez-vous à rêver le moment présent avec ce que vous êtes et dans l'endroit où vous êtes.
Cet atelier, est un atelier d'écriture sur le vif, ce n'est pas un atelier qui fait appel à la mémoire, au souvenir. Cependant, toute réalité observée dans le présent peut faire écho à un moment vécu joyeusement ou douloureusement dans le passé.
L'écriture est un perpétuel balancement, un perpétuel mouvement entre ce que nous sommes aujourd'hui, là et maintenant, ce que nous étions et avons été, et en même temps ce que nous sommes et peut-être, serons.
- N'oubliez pas de m'envoyer vos créations à plauranice@gmail.com ou bien en commentaire au bas de chaque article.
Un grand merci à toutes les danseuses et danseurs "étoile" de l'Opéra de Paris. Le travail d'écriture et de lecture peut s'apparenter au travail à la barre, qui demande une discipline de fer, proche de la foi, pour atteindre paradoxalement une grande liberté et une grande légèreté.
Publié par Laurence Marie NoéMercredi, 17 Juin 2020
La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix (1830)
Atelier N° 5 : Ecritures libres
Réf. APRES QUELQUES SEMAINES D'EXISTENCE du 11/12/2019
- relisez l'article ci-dessus (lien ci-dessous)
http://liretecrireavecplaisir.com/
- L'écriture étant une expérience, une expérimentation, je vous invite à écrire quelque chose, votre seul but étant de tendre vers une pratique régulière.
- Le thème est la liberté : alors qu'évoque-t-elle pour vous ?
- Ecrivez des fragments,faites des collages de petits morceaux, de quelques lignes. Arrangez-les par découpages-collages sur une page.
- Le thème est la liberté : alors qu'évoque-t-elle pour vous ?
- Vous pouvez reprendre un atelier précédent, une lecture que vous aimez, cherchez ce qui peut vous amener à écrire la première phrase.
- Si vous n'avez aucune idée, choisissez des mots que vous aimez, qui vous évoquent la liberté, qui vous inspirent et essayez de les relier entre eux.
- Envoyez-moi vos créations par mail ou dans le commentaire.
- Si vous écrivez un blogue, mettez le lien dans le commentaire.
- N'oubliez pas que mon blogue se veut vagabond, errant, curieux, ouvert. Toutes les sensibilités sont bienvenues, toutes les formes sont possibles y compris les dessins ou les vidéos.
- Le thème est la liberté, donc choisissez une forme libre pour l'exprimer.
- N'oubliez pas non plus qu'il est cette place au milieu du village où nous nous réunissons pour bavarder à l'ombre d'un tilleul bienfaisant, comme celui de Gorbio, dans les Alpes-Maritimes. Il est ce banc sous le tilleul qui recueille toutes nos tendresses, nos découvertes, nos espoirs et nos chagrins sans craindre le jugement des autres.
Réf. article ECRITURES ET ECLATS DE LECTURES du 8/12/2019
- relisez l'article ci-dessus (lien ci-dessous)
http://liretecrireavecplaisir.com/
- Lisez un poème à voix haute par exemple, le poème Aube d' Arthur Rimbaud, in "Illuminations", terme anglais qui signifie "gravures", "enluminures" - En 1874, Rimbaud est en Angleterre.
- Lisez, relisez, variez vos dictions, rythmez, slamez, chantez ce poème.
- Fermez le livre, fermez les yeux, rêvez un moment. Ecrivez ce qu'il vous vient à l'esprit, quels éclats ont ensoleillé votre imaginaire ?
- Vous pouvez choisir un autre poème, ou texte. Mais suivez cet exercice de lecture à voix haute ... Inspirez, et inspirez-vous ... et respirez votre écriture, laissez la vagabonder.
- Envoyez vos créations (entre 5 à 20 lignes/vers/prose).
Je vous dévoilerai ma propre création, basée sur cette lecture (Aube de Rimbaud) dans "mes poèmes de l'instant".
Aujourd'hui, samedi 13 juin, il pleut abondamment sur Nice., des gouttes lourdes, serrées, sonores.
Comme promis, je vous livre ce poème (écrit dans l'instant de l'aube). J'ai suivi mes propres conseils et me suis imprégnée, imbibée de ce moment offert par Rimbaud, en le lisant et en le relisant, à voix haute, puis en silence ... Puis j'ai fermé le livre et j'ai laissé venir à moi les mots et les images : Doux moment de méditation.
Eclats de l'aube (ou) Lueurs de l'Aube
(ou) Bribes de l'aube
J'ai contemplé l'aube enlacée dans sa robe de voiles et ses couleurs de cernes. J'ai senti ses paupières lourdes qui ne quittaient pas les ombres de la nuit aux pieds des coteaux. Par les chemins je l'ai cherchée. Je l'ai trouvée, elle dégrafait un à un les points du jour qui la retenait prisonnière dans leur corset de cuir. Elle répandait son haleine douce et ambrée, et jetait des regards d'étincelles, égarés. Les clochers et les marbres des frontons se répondaient et tissaient leurs fils de lumière.
Je voulus l'enlacer à mon tour et la tenir dans mes bras. Elle s'évanouit aussitôt, me laissant seule au bord du jour .
Laurence Marie Noé in "Poèmes de l'instant"
Nice le 13 juin 2020
"Je veux peindre ce qui ne se voit pas" Zao Wou-Ki
Publié par Laurence Marie NoéMercredi, 10 Juin 2020
Atelier N°3 : L'atelier-plume
Réf. L'ESPRIT VAGABOND du 15/11/2019 et l'ATELIER-PORTATIF du 18/11/2019
- Relisez les deux articles ci-dessus (liens ci-dessous)
http://liretecrireavecplaisir.com/
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(A la fois plume pour écrire, et légèreté du propos), c'est-à-dire sans apporter de véritable intention, mais en saisissant les mots et les idées au vol.
- Observez le monde réel autour de vous avec tous vos sens en éveil : la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, le goût.
- Prenez des notes. Vos observations sont libres, elles peuvent devenir sélectives, concentrées sur un objet, un détail, ou sur l'ensemble et sur l'écho qu'elles produisent en vous-même. Ne cherchez pas à mettre du sens, à interpréter, faites-vous léger (légère) et passif (passive) comme une anémone de mer au gré des courants.
- Concentrez-vous sur cette tâche et à ce que vous voyez (sans chercher à faire de belles phrases, à avoir un style).
- Revoyez l'exemple donné dans cet article.
- Observez ce que vous avez écrit. Qu'en pensez-vous ?
Et voici l'exemple que je vous donne :
Ce petit poème,(poème plume) a été écrit dans le bus à Nice (ligne 1), Avenue Malausséna, le 24 septembre 1982. Il faisait encore chaud, le bus avançait lentement, quand j'ai aperçu une femme à une fenêtre.
Réf. article UN REVEILLON AVEC LOUISE BOURGEOIS du 18/01/2020
et COMMENT LES MOTS VIENNENT AUX HOMMES du 29 janvier 2020
Qu'est-ce qu'écrire ?
- Relisez l'article ci-dessus (liens ci-dessous).
http://liretecrireavecplaisir.com/
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Je vous propose aujourd'hui un atelier un peu différent, qui est à la fois méditation et pensée -plume. Il vous faut pour cela vous accorder un moment de calme.
- Qu'est-ce qu'écrire ?
L'écrivain Christian Bobin dans l'Homme-Joie confie :
"Ecrire, c'est dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l'ouvrir"
ou bien cette phrase avec laquelle vous pourriez saisir une belle pensée-plume (comme celles de Louise Bourgeois) :
"C'est alors que je me rendis compte de l'état d'abandon de mon lit, déserté et défait, dans son rectangle parfait ..." (L.M. Noé) dans l'article UN REVEILLON AVEC LOUISE BOURGEOIS - NEW YEAR'S EVE
Je vous rappelle également les mots de Merce Cunningham , grand chorégraphe américain, dont le chemin de création est extrêmement précis, comme mathématique. A la question "Why do you dance ? Do you want to express something, or a feeling or a story ?" il répondait :"I just do it and that's all."
Comme Merce Cunningham avec la danse, pratiquez les mots, l'écriture, la lecture, expérimentez, goûtez, observez le plus régulièrement possible.
Ecrivez et c'est tout (en français, en anglais, ou en espagnol, italien, allemand).
Soyez dans votre écriture, soyez votre écriture !
Envoyez-moi vos créations (collages, fragments, pensées-plumes) à plauranice@gmail.com ou bien donnez l'adresse de votre blog avec vos écrits dans les commentaires.
Voici ma propre création, avec sa traduction en anglais (J'observais mon lit et saisissais au vol les pensées-plumes (comme Louise Bourgeois, sans essayer de les transformer) :
Réveillon du Nouvel An 2020
Je vois mon lit défait
chaud de la nuit
Pâle et plein de rides
Un chat y sommeille
Il se met en coussin
Les vibrisses en alerte
A tous les silences
Qui traversent
buissons épineux
Le jour qui pointe son nez humide
Tout replié
Tout ramassé
Tout en lui-même
Tout en écoute
En attente de rien
Il respire pourtant
Tout en-dedans
Tout en-dehors
Un petit coussin,
Tout échevelé,
Qui monte et qui descend.
Le 31 décembre 2019 , Nice (poème de l'instant - une expérience de traduction - Sur la rive d'une année nouvelle)
I will continue in English and give a translation of this poem of that very moment, in its platitude and triviality. However it is special and unique, and the color of it is quite nostalgic. It came like this ... and I didn't do anything to restrain it.
I can see my bed now
all messed up still
warm of the pale night
and deeply wrinkled
A cat is looking for a place to sleep
Like a pillow he is
all coiled up
His shrublike moustache
on alert
is listening to silences
Which pass through the daylight
Shows its muggy nose
All withdrawn into himself
and all stocky
All within
All listening
And waiting for nothing
breathes though
All within
and all out of himself
A little hairy pillow
He was,
dishevelled,
that goes up and down.
Laurence Marie Noé (a poem of the instant - an experience of translation). On the shore of a new year.
Réf. Article LE SEL DE LA VIE DE FRANCOISE HERITIER
http://liretecrireavecplaisir.com/
- Relisez l'article en référence et lisez ou relisez le livre de Françoise Héritier, "le sel de la vie".
Le livre de Françoise Héritier nous invite à prendre la plume, tout simplement. Ce sera notre atelier d'écriture d'aujourd'hui, ou de tous les jours : écrire une phrase, en une énumération, comme un poème en prose en hommage à la vie. cet atelier peut convenir à tous les âges. (10 lignes minimum, une page maximum).
(Voici un petit florilège, dans le désordre, de ces "moments fugitifs de grâce") :
- Ecrivez vous aussi, en une seule phrase, séparée par des virgules, les verbes qui décrivent le "sel de la vie".
C'est un exercice d'écriture savoureux.
Voici un passage tiré du livre de Françoise Héritier :
"Traverser une rivière à gué ou en sautant de pierre en pierre, écouter ruisseler l'eau d'un torrent, préparer le thé, trouver belles les éoliennes,détester l'atmosphère des soldes, donner rendez-vous au bout du monde mais dans un lieu très précis (et dans six mois) à quelqu'un qu'on aime et ne pas retrouver l'endroit, manger un sandwich dans la rue, caresser, être caressé, embrasser"
Aujourd'hui, je participe à un atelier d'écriture qui parait chaque semaine sur le blog : Plume-de-poète-et-ses-defis et qui s'appelle :
Défis - la plume d'Evy
Si vous souhaitez vous aussi participer à ces ateliers, connectez-vous à ce blog. C'est un blog très intéressant, très vivant car très participatif. Vous pourrez ainsi naviguer sur beaucoup de blogs autour de la création, de l'écriture et de la lecture.
Alors, à vos plumes, et cette fois-ci, relevez les défis d'écriture d'evy.
En Berry - Epineuil-Le-Fleuriel au début du XXème siècle
Aujourd'hui je vous écris à côté de mon jardin plein du chant des oiseaux, de sifflements longs et modulés, de pépiements répétés, de tonalités diverses, de gazouillis et de ramages savants. Je voudrais pouvoir décrire facilement ce que j'entends, mais je me rends compte que le langage peine à décrire les sons, tant il agit comme un formidable simplificateur de la réalité, une arithmétique qui tente de rendre la réalité sans atteindre jamais son but. Cependant la réalité est là et m'imprime de sa complexité.
Le moment d'écriture que je choisis est lui-même différent de celui que je transcris. Je baigne dans une atmosphère chaude de début d'été car ici à Nice, nous sentons déjà l'été plus que le printemps mais le jour dont je veux vous parler fait déjà partie de mon histoire, de l'histoire et une certaine nostalgie vient s'y glisser sans crier gare.
Le moment dont je veux vous parler c'est celui du 12 mai dernier. C'est le matin. Je lis dans Télérama 3664 du 01/04/20 une petite phrase qui chemine sur mes tartines et mon café : "L'écrivain recherche les vibrations qui émanent des lieux". Voilà une phrase qui me parle, me signifie quelque chose. Elle contient tant de choses qui me sont précieuses pour vivre chaque jour qui se lève et étirer le temps de l'existence.
L'écrivain est Alain Fournier, que j'ai tant aimé dans "Le Grand Meaulnes". J'ai tant rêvé la Sologne, ses marais, ses bruyères, ses espaces infinis et troubles, grâce à Alain Fournier. J'ai plus rêvé la Sologne que l'Amérique qui m'arrivait à travers des stéréotypes, des paysages et des personnages filmés. Ici s'étendait la Sologne et ses mystères, si proches, soufflant une haleine de brouillards, d'histoires d'amour impossibles, de personnages qui me hantaient longtemps. Je compris "les Riches Heures du Duc de Berry". J'avais dix-sept ans.
C'est ainsi que cette petite phrase "l'écrivain recherche les vibrations qui émanent des lieux" et la carte postale du Vieux Moulin d'Epineuil-le-Fleuriel me plongèrent dans une contemplation toute entière tournée vers le Berry et me conduisirent à écrire :
Mon regard s'arrête
sur la photo vieillie
d'une carte postale,
Profil d'une Marianne
Bonnet phrygien
Boucles en cascade
Rouge sang
geste grec et dansé
D'une semeuse
Elle ensemence la terre
et son dos en cadence
tourne sur sa taille vers nous
ses hanches légèrement de face
Dix centimes
Un timbre
cadences
République Française,
Lumière d'août
Début du XXème
Jaunes et gris fanés
En Berry - Epineuil-le-Fleuriel
Cette suite de notes
Lieux en musique
Fugues d'ombres et de clartés,
Je les contemple
comme on contemple
des images graphiques
mélodiques
En Berry, Epineuil-le-Fleuriel
Une pluie de è, é, e, èl, eu, euil,
Cousines voyelles,
Ouvre des paysages
Doux et vallonnés
Et montre un moulin
Caché par des peupliers
Blancs
Et une famille, nombreuse,
Des femmes
Est-ce la guerre ?
On y entend comme le bruissement d'un paradis
Une terre d'abondance maternelle
Au goût de miel.
Poème de l'instant
Laurence Marie Noé
Le 12 mai 2020
à Nice
Lorsque j'eus terminé de rêver le Berry, pays ô combien exotique et parcouru d'histoires et de légendes, je décidai d'aller chercher un livre de George Sand. Jamais jusqu'alors, je n'avais ressenti l'envie impérieuse d'acheter un livre de George Sand.
Je trouvai le jour même, dans la librairie "Les Journées Suspendues" à Nice, qui ouvrait après deux mois d'interruption, "La Mare au Diable" chez folio classique.
La Mare au Diable est précédé de propos de l'auteur, qui sont des réflexions d'écriture. Comment en est-elle arrivé à écrire "La Mare au Diable" ? Elle s'adresse au lecteur, mais je pense également aux critiques, qui vont toujours bon train, lorsqu'il s'agit d'histoires simples d'hommes et de femmes simples (j'entends par simple, des histoires qui se veulent des histoires, avec un début, un milieu, une fin et par gens simples, des gens modestes, qui ne font pas partie des milieux bien informés de l'époque, c'est à dire des gens cultivés, de l'aristocratie, de la bourgeoisie, ou de la ville, c'est à dire Paris). Bien sûr, simple ne veut pas dire simpliste.
Elle appelle la série de romans dont fait partie "La Mare au Diable", ses romans champêtres. Elle affirme "je n'ai eu aucun système, aucune prétention révolutionnaire en littérature".
"Je n'ai rien fait de neuf en suivant la pente qui ramène l'homme civilisé aux charmes de la vie primitive. je n'ai voulu ni faire une nouvelle langue, ni me chercher une nouvelle manière".
"... la critique en cherche si long, quand l'idée la plus simple, la circonstance la plus vulgaire, sont les seules inspirations auxquelles les productions de l'art doivent l'être". ..... "une scène réelle que j'eus sous les yeux dans le même moment, au temps des semailles, voilà ce qui m'a poussé à écrire cette histoire modeste, placée au milieu des humbles paysages que je parcourais chaque jour";
"Si on me demande ce que j'ai voulu faire, je répondrai que j'ai voulu faire une chose très touchante et très simple, et que je n'ai pas réussi à mon gré. J'ai bien vu, j'ai bien senti le beau dans le simple, mais voir et peindre sont deux !"
"Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux, c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder aussi".
Une femme passionnée et passionnante. Une femme très contemporaine.
"Par le rêve, la méditation et la prière, je m'évade loin, si loin" "La terre est en train de mourir et de s'appauvrir et l'homme par besoin de s'enrichir et par cette avidité incroyable,ne comprend pas qu'il est en danger" G. Sand
Ce sont ces mots qui précèdent le roman lui-même, qui m'ont poussée jusqu'à la librairie. Je savais que j'y découvrirais quelque chose comme de l'art de lire et d'écrire, qui est mon chemin.
Lisons ensemble George Sand et la "Mare au Diable" et laissons nous entraîner dans ce Berry de sortilèges, et de légendes.
Je vous invite également à noter des réflexions, des moments de lecture. Avez-vous été touché (e) par "la Mare au Diable"? Avez-vous été transporté (e) par le génie de cette auteure méconnue, qu'on ne lit plus guère et qui pourtant fait preuve d'une grande contemporanéité d'esprit et de langage.
Les préoccupations de nos frères humains du XIXème siècle, sont les mêmes qu'aujourd'hui, (l'amour, le mariage, le travail, la femme, l'homme, les enfants, la nature, la mort),
et leur manière de percevoir le monde jette une lumière mélancolique sur notre époque.
--o00o--
Ecoutez également :
George Sand, vie singulière d'une auteure majuscule, sur France-Culture :
George ou le souvenir d’enfance
L’enfance hante l’oeuvre de George Sand, elle ne cesse d’y revenir, de recomposer ses souvenirs troués, d’en chercher le sens. Parce que George Sand marche dans les pas de Rousseau, elle prend l’enfance au sérieux, la sienne et celle des autres.
Elle écrit des histoires où les enfants parlent aux arbres, inventent des potions magiques ou se perdent dans la forêt. Sans mièvrerie, pédagogue dissidente, elle fait l’école à ses enfants, chante et herborise avec ses petites-filles. Et c’est comme ça, fille, mère, puis grand-mère qu’elle réinvente la filiation. L’enfance comme un fil rouge, une clé pour comprendre la vie et l’oeuvre de George Sand.
Un songe d'âge d’or, un mirage d’innocence champêtre, artiste ou poétique m’a prise dès l’enfance et m’a suivie dans l’âge mûr.George Sand
Textes de George Sand cités :
Histoire de ma vie
La Petite Fadette
Contes d’une Grand-Mère
Correspondanceéditée par George Lubin chez Garnier Frères
Publications en lien avec l’émission :
Martine Reid, George Sand, Paris, Gallimard, 2013
George Sand, Histoire de ma vie, éd. Martine Reid, Paris, Gallimard “Quarto”, 2004
Intervenants :
Michelle Perrot, professeure émérite d’histoire à l’Université Paris VII-Diderot.
Martine Reid, professeure de langue et littérature françaises à l’Université de Lille-III.
Christine Planté, professeure de littérature française du XIXe siècle à l’Université Lumière-Lyon-II
Anne Verjus, chercheure en histoire politique au CNRS.
Mona Ozouf, historienne, directrice de recherches au CNRS.
Le début plein de charme du roman "la mare au diable"
Au domaine de Nohant
Je vous donne d'autres références à lire sur le Berry, la terre de George Sand.
Article de Télérama - Voyager Autrement - Ici se rencontrent les esprits