Aujourd'hui nous sommes le 14 juillet 2021. Nice.
J'ai voulu seulement dessiner un sentiment et oublier les mots.
Aujourd'hui nous sommes le 14 juillet 2021. Nice.
J'ai voulu seulement dessiner un sentiment et oublier les mots.
A l'heure de ce moment d'écriture, nous sommes dimanche 4 juillet 2021 :
La promesse de Prométhée,
Temps gris
Huit heures
Quelles perspectives ?
Un article sur le blog
Un atelier d'écriture
Y penser et s'y mettre
Une radio quelque part grésille
Dans sa friture d'informations
et de divertissements
Un moment, un moment
La télévision d'à côté crache déjà
Des cris, des pleurs, des violences
Qui me harassent
Vomissures d'un chat trop gourmand
Sur la terre
Le frigo ronronne et pousse un soupir
Des chants d'oiseaux, enfin,
Je voudrais m'y oublier
Mais je pense aux courses,
Au ménage, aux rangements, aux armoires
Aux araignées et à la déco.
Sans la lecture,
Mon esprit est de plomb
Lourd et immobile
Je stagne, je croupis,
Je végète,
Je m'encroûte
Je m'enlise et
plonge en moi-même.
Il faut chasser ce moi
Qui me harcèle
Et m'empêche de voir
Je me suis levée
Pesante pierre des jours interminables
Grisâtres
Qui amenuisent les forces
Et déjà je sens comme une inclinaison
Vers l'hiver et le froid.
J'ai pris un livre au hasard
Au hasard des pages et des mots
"L'été" et "Les Amandiers"
"Savez-vous, disait Napoléon à Fontanes *,
Ce que j'admire le plus au monde ?
C'est l'impuissance de la force
A fonder quelque chose".
"Les conquérants, on le voit,
Sont parfois mélancoliques."
Le jour s'est encore assombri
J'entends quelque crépitement
Sur le store qui s'offre aux premiers rayons
de l'été
Qui s'esquive.
Musique du monde
Changeante
Promesse de Prométhée,
Ce héros "qui aima assez les hommes
Pour leur donner en même temps
Le feu et la liberté,
La technique et les Arts.
L'humanité aujourd'hui,
N'a besoin et ne se soucie que de techniques".
Ainsi parla Fontanes *.
Laurence Marie Noé (poème de l'instant) (04/07/2021)
* Fontanes (Louis de) Niort 1757 - Paris 1821 - Homme politique et écrivain français. Il fut grand maître de l'Université sous l'Empire.
Ce extrait de l'été (les amandiers), a été écrit par l'un de nos plus grands écrivains en 1940.
J'ai aimé le lire ce matin là, et il aurait pu être écrit en 2021, n'est-ce-pas ? Ce texte m'a nourrie, parlé, et a chassé les pensées de plomb qui m'envahissaient et m'engluaient. Tel est le pouvoir de la lecture. Elle vous emmène ailleurs et après un grand tour vous ramène à votre réflexion en semant des petits cailloux.
J'entends maintenant les hélicoptères qui transportent les riches touristes de Nice à Ramatuelle, des dizaines de fois par jour, recouvrant la beauté du paysage du bruit assourdissant des moteurs, voile plein d'arrogance qui fait taire le vol des oiseaux.
"Prométhée, lui, est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps ... "
ATELIER D'ECRITURE : Avez-vous trouvé l'auteur de ce passage de L'été , ce chemin de lecture et d'écriture que je vous propose aujourd'hui ?
- Quel écho ces mots : Eté, amandiers, promesse, feu, liberté, techniques et arts, trouvent-ils en vous ?
Je révèlerai le nom de cet auteur dans quelque temps à moins que vous ne le trouviez rapidement ? Il reçut le prix Nobel dans les années cinquante et reste une source inépuisable de réflexions toujours d'actualité.
Voici encore un merveilleux passage de cet auteur dans l'Eté, la mer au plus près
"Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit ! Elle nous lave et nous rassasie dans ses sillons stériles, elle nous libère et nous tient debout. A chaque vague, une promesse, toujours la même. Que dit la vague ? Si je devais mourir, entouré de montagnes froides, ignoré du monde, renié par les miens, à bout de forces enfin, la mer, au dernier moment emplirait ma cellule, viendrait me soutenir au-dessus de moi-même et m'aider à mourir sans haine."
Vous avez trouvé ? Envoyez la réponse dans les commentaires et à vos plumes avec toujours plus de plaisir à écrire, écrire et lire, et créer, à vivre !
Aujourd'hui, c'est le 14 juillet 2021, je vous donne la réponse à ma question du 4 juillet : C'est Albert Camus qui a écrit l'été, les Amandiers. Les Noces suivi de l'été, sont ses premiers essais et ont été écrits en 1936 et 1937. Ils seront édités à un petit nombre d'exemplaires à Alger, en 1938.