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atelier d'ecriture pour tous les ages

LOIN DES YEUX, LOIN DU COEUR

Que nous disent ces friches d'un coin abandonné de Nice, dans le quartier de la Libération.

Que nous disent ces friches d'un coin abandonné de Nice, dans le quartier de la Libération.

Après tant de silences, d'abandons, de regards portés ailleurs, je reviens à mon blogue, et je propose un atelier d'écriture qui pourrait ressembler à cette cour que les herbes envahissent peu à peu. L'hostilité du milieu ne leur fait pas peur et elles sont belles de leur volonté à vaincre le goudron et le ciment qui les brûlent mais dont elles semblent se jouer et tirer partie. Que de leçons elles nous donnent, l'air de rien, dans leur obstination à être là dans leur simplicité, à côté de nous.  J'aime leur humilité et leur ténacité. Il faudra que j'aille voir ce qu'elles sont devenues et si une main prompte à faire place nette ne les a pas arrachées.

A quel proverbe cette photo que j'ai prise non loin de chez moi pourrait nous faire penser ? (un proverbe est une petite phrase, une maxime exprimée en peu de mots et devenue populaire.

Il me vient à la bouche ces expressions proverbiales que tous les français connaissent et qui pourraient  correspondre à ma photo de friches en ville :

"A chaque jour suffit sa peine"

"A coeur vaillant rien d'impossible"

"L'air n'est pas la chanson"

"A l'impossible nul n'est tenu"

"Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir"

"Mauvaise herbe croît toujours"

"Qui veut la fin, veut les moyens"

Et bien d'autres que vous trouverez facilement dans le dictionnaire.

Afin d'écrire en partant d'un proverbe à méditer, vous pouvez vous reporter au livre de Laure Mi Hyun Croset, Après la pluie, le beau temps aux éditions Didier (Paris). Ce livre se laisse lire très facilement et donne plein d'idées pour "démarrer" une histoire, un essai, un poème, un dessin ou une photo.

Laure Mi Hyun Croset est une écrivaine suisse, née à Séoul en Corée. Son recueil de nouvelles, Les Velléitaires (Luce Wilquin 2010) relate avec ironie des tranches de vie de personnages qui abandonnent rêves et projets au lieu de les réaliser.

Polaroïds (Luce Wilquin 2011, prix Eve de L'Académie Romande 2012), narre l'histoire de ses hontes comme autant de petits instants de solitude dans lesquels on se reconnaît aisément.

On ne dit pas "je" (BSN Press 2014) raconte sans jugement ni complaisance le parcours d'un ancien toxicomane devenu le fondateur d'un label de musique électronique.

Les titres sont déjà sources de méditations, de réflexions. 

Cet atelier d'écriture, s'adresse à "presque" tous les âges.

Installez-vous dans une  méditation sur un proverbe de votre choix, ou sur un fait réellement vécu que vous tenterez de relier à un proverbe, ou sur  une oeuvre d'art  et vous recherchez un proverbe qui selon vous, pourrait correspondre.

Ce travail de recherche effectué,  laissez-vous aller à écrire sans arrière-pensée, et presque sans volonté, ni intention de votre part. L'écriture est souvent une longue méditation?

Envoyez-moi vos productions à l'adresse de mon blog.

 

Vous pouvez également "partir" (en voyage immobile) du début d'une nouvelle de Laure Mi Hyun Croset. Après la pluie, le beau temps 

- Depuis trois semaines, elle rêve de ce moment. Maintenant, elle est là, debout dans cette gare froide et ....................   (à vous de continuer)

 

 

 

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LES ILLUSIONS PERDUES

Je pense à ceux qui doivent trouver en eux quelque chose après le désenchantement - Balzac

Balzac (lettres)

Lucien Chardon ou Lucien de Rubempré ? Le nom est un signe parmi d'autres signes et Lucien change son nom pour prendre celui de sa mère.

Benjamin Voisin dans le rôle de Lucien (Les illusions perdues - Xavier Giannoli)

Benjamin Voisin dans le rôle de Lucien (Les illusions perdues - Xavier Giannoli)

Nous sommes aujourd'hui lundi 25 octobre 2021. Il fait très beau et chaud.

Voilà bien longtemps que je ne suis pas venue vous parler de l'écriture et que je ne vous ai pas proposé d'atelier ? plus d'un mois ....

J'ai quitté le monde virtuel pour le "Réel Merveilleux" et j'ai adopté le papier, le crayon et les couleurs. Le dessin, ses formes et ses scintillements, la danse et son ancrage dans le sol, ses appuis et ses tracés éphémères dans le ciel  m'ont fourni des terrains de recherches et de découvertes, de tâtonnements et de jaillissements.

Aujourd'hui, je vous propose quatre  ateliers d'écriture autour des illusions et notamment des "illusions perdues" . Envoyez-moi vos créations selon vos choix.

 

Les "Illusions perdues", c'est bien sûr le roman de Balzac et maintenant le film de Xavier Giannoli actuellement en salle. Un film formidable, tumultueux, où la cruauté d'un nouveau monde (avec ses nouveaux codes), entièrement tourné vers la rentabilité,  emporte les êtres humains dans une anomie (*) loin de leurs valeurs  et de leur foi sur lesquelles ils ont fondé tous leurs espoirs pour s'élever dans l'échelle sociale à la conquête du Graal, désir éternel d'un ailleurs où ils pourraient s'épanouir, grandir et être reconnus. Petit à petit, ils se  dépouillent de ce qui les gêne, fagotés dans les habits neufs d'un nouvel ordre social où pointent les  valeurs destructices  d'un capitalisme naissant. 

 

 

Ainsi Lucien, jeune poète provincial "monte" à Paris où il va se brûler les ailes et perdra à ce jeu de l'amour et du profit. La ville fabuleuse montrera ses dessous moins fabuleux, sorte de ville des pas perdus, un miroir aux alouettes, une scène où chacun joue dans le registre des faux-semblants et des trahisons.

 

 

Il me semble qu'un autre thème tisse "ces illusions perdues", c'est l'urgence, le temps compté, la vitesse. Ce sont ces qualités qui prédominent et qui excluent la pensée, les sentiments qui ont besoin d'un temps plus long, sans souci de profit.  Tout se vend, tout s'achète, la poésie comme la presse, la politique comme les sentiments, la trahison comme la fidélité. Les hommes et les âmes s'y abîment. Mais Lucien survivra à ses "illusions perdues" et reviendra en partie à ce qu'il est vraiment. Il sera peut-être sauvé puisqu'il a aimé et très certainement aimera.

 

(*) anomie : du grec "anomia", disparition de la loi. Etat de désorganisation, de restructuration  d'un groupe, d'une société dû à la disparition totale ou partielle des normes et des valeurs communes à ses membres.

 

Merci aux écrivains  qui nous amènent à voir, à réveiller notre lucidité et à nous montrer les comédies humaines, qui sont toujours d' actualité et d'un modernisme brûlant au-delà des époques et des civilisations différentes. Ainsi, l'anomie n'est-elle pas un trait de caractère de notre époque  et de notre société très précisément ? Pourtant les grecs la connaissait déjà, puisqu'ils avaient le mot "anomia", qui présupposait qu'ils vivaient des bouleversements à l'intérieur de leur société ? 

Je vous laisse la liberté d'y réfléchir par vous-même.

 

 

PROPOSITION DE QUATRE  ATELIERS D'ECRITURE SUR : LES ILLUSIONS PERDUES

 

1)  En vous appuyant sur l'exemple donné (le film ou le livre) ou le résumé, vous êtes persuadé (e-ées) que vous connaîtrez une vie meilleure que celle de vos parents ou de vos semblables. Vous avez des espoirs ...  de votre siècle ...

- Peut-être le Paris de l'époque de Balzac, objet de désir en soi,  s'est-il déplacé  de nos jours vers une autre destination ? Maintenant on ne monte plus à Paris (on quitte Paris avec son ordinateur sous le bras et on s'enfuit à la campagne), mais l'homme rêve toujours qu'il pourra transformer son destin en un autre lieu, sorte d'aimant et d'attirances pour  la majorité des personnes d'une société donnée.

- Sous la forme que vous souhaitez, parlez (dessinez, faites une vidéo, écrivez) de vos espoirs d'enfants, d'adolescents, d'adultes tant que vous avez des espoirs et des désirs.

- Si vous avez vécu des désillusions ... par rapport aux espoirs que vous aviez nourris en cachette, pourquoi ne pas prendre la plume et nous en parler.

 

 

2) Alternative : Ecrivez un dialogue inspiré de phrases de Balzac.

Piquez, méditez,  des passages du livre de Balzac (mots ou phrases) et réactualisez-le (les) en gardant ce ton cynique et railleur de celui qui ne croit en plus rien d'autre que le profit. Quand on court après le profit et le profit seul (ou la claque/les applaudissements pour vendre et rien d'autre- de nos jours "les likes" en font partie, on ne cherche plus à développer une pensée, une vérité, une élégance, la beauté) 

Exemple : Continuez cette leçon de cynisme ...  entre un journaliste installé sur la place de Paris et  Lucien (jeune homme qui veut se faire un nom ...) 

"Tu pensais donc ce que tu as écrit ?" ... "Mon petit, en littérature, chaque idée a son envers et son endroit"

... " Vous tenez donc à ce que vous écrivez  ? lui dit Vernou d'un ton railleur. Mais nous sommes des marchands de phrases, et nous vivons de notre commerce."

" Quand vous voudrez faire une grande et belle oeuvre, un livre enfin, vous pourrez y jeter vos pensées, votre âme, vous y attacher, le défendre ;"

"Mais des articles lus aujourd'hui, oubliés demain, ça ne vaut à mes yeux que ce qu'on les paye".

"Si vous mettez de pareilles importances à de telles stupidités, vous ferez donc le signe de la Croix et vous invoquerez l'Esprit Saint pour écrire un prospectus".

 

3 - Autre alternative :Ecrire une critique ou parlez de votre sentiment :

Vous pouvez envoyer votre commentaire et votre propre  sentiment à propos du  film de Xavier Giannoli "les Illusions perdues".

 

4 - Autre possibilité : Décrire ou s'inspirer de l'affiche du film. 

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Télérama

AbonnéCritique par Hélène Marzolf
De la fresque balzacienne, le cinéaste garde avant tout le côté sombre. Et propose une captivante plongée aux origines de nos sociétés capitalistes modernes.

Ce bon vieux Balzac a décidément la cote. Après Marc Dugain ( Eugénie Grandet, en salles), c’est au tour de Xavier Giannoli de s’en emparer pour raconter l’ascension et la chute du célèbre Lucien de Rubempré, petit poète d’Angou­lême venu chercher la gloire à Paris, et bientôt confronté au désenchantement. Dépoussiérer ce classique de la littérature du xixe siècle, l’une des œuvres phares de La Comédie humaine , a-t-il un sens aujourd’hui ? Trois fois oui. Car ces Illusions perdues évitent la rigidité du « film en costumes », à coups de choix radicaux. À la trappe, les personnages exemplaires comme l’ami de Lucien, David Séchard, ou les membres du Cénacle, cercle d’artistes vertueux et ascétiques du microcosme parisien. Éliminés, les passages édifiants, ou positifs, de cet apprentissage de la vie à la dure… Le réalisateur supprime des pans entiers de l’histoire (les livres 1 et 3), et opte pour le côté sombre de l’œuvre.

Après une brève introduction provinciale — la partie la moins convaincante —, Xavier Giannoli met en scène, avec une évidente jubilation, la corruption exercée par la capitale sur l’idéalisme naïf de Lucien. Propulsé dans le quartier des « grisettes », ces femmes qui vendent leur corps, le jeune homme découvre le monde crapoteux d’une presse prompte, elle, à vendre son âme, et devient, à son tour, « marchand de phrases et trafiquant de mots », jusqu’à y perdre, non seulement son intégrité, mais aussi son avenir.

D’un classicisme élégant, la réalisation tranche avec la démesure, l’outrance délibérées du propos. Une voix off nous guide dans les méandres d’un petit théâtre cruel et cynique, où les réputations et les critiques s’achètent, où le plus grand éditeur parisien est un ex-épicier analphabète qui ne publie « que des gens déjà célèbres », où, au spectacle, la claque, plus sûrement qu’une arme, peut littéralement tuer… Dans son dernier rôle, Jean-François Stévenin (disparu en juillet dernier) incarne, à lui seul, l’essence de cette dépravation mafieuse : marionnettiste de l’ombre, son personnage, Singali, traîne de théâtre en théâtre sa cohorte de figurants impitoyables, ces siffleurs professionnels qui se vendent au plus offrant et qui, à coups d’applaudissements ou de huées, font et défont les destins…

La saga ne manque ni de souffle romanesque ni d’ambition historique : tout autant que le parcours de Lucien (le formidable Benjamin Voisin, révélé par Été 85, de François Ozon), Xavier Giannoli évoque, dans un ample mouvement, les fondements du capitalisme moderne sous la Restauration, époque où la culture devient un bien marchand, où la politique s’allie au monde des affaires, où la presse, désormais guidée par le profit et les pressions de l’actionnariat, commence à fabriquer l’opinion. France Dimanche ou CNews n’ont décidément rien inventé : le cinéaste tend — de manière un peu didactique mais passionnante — un miroir à notre époque, en remontant aux origines des fake news, de la société de communication, du buzz et de la polémique, bref, d’un système impitoyable, alimenté par… des moulins à vent. « Ce qu’on écrit n’a aucune importance, résume le journaliste Étienne Lousteau (Vincent Lacoste, tout en désinvolture matoise). C’est oublié le jour même, et tout ça finit par emballer le poisson. »

Ce roman d’initiation acerbe, aux multiples niveaux de lecture, pourrait transpirer l’aigreur. Au contraire, Xavier Giannoli, à la façon d’un caricaturiste inspiré, lui insuffle une vitalité réjouissante, à travers des tableaux vifs et entraînants. Conçu pour le grand public mais exigeant, le film doit beaucoup à son impressionnante troupe d’acteurs, de Cécile de France, sensible et ambiguë en madame de Bargeton, à Xavier Dolan — écrivain à succès faussement fat, qui gagne en épaisseur peu à peu — ou Jeanne Balibar, mondaine persifleuse et manipulatrice, digne d’une marquise de Merteuil. Quant à la jeune Salomé Dewaels, interprète de l’amante de Lucien, l’actrice Coralie, seul cœur pur dans cette arène de pantins détestables, elle crève l’écran.

| France (2h29) | Scénario : X. Giannoli et Jacques Fieschi, d’après Honoré de Balzac. Avec Benjamin Voisin, Salomé Dewaels, Cécile de France, Xavier Dolan, Vincent Lacoste, Jeanne Balibar, Jean-François Stévenin.

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MON ATELIER DU 14 JUILLET 2021 : NICE

Aujourd'hui nous sommes le 14 juillet 2021.  Nice.

J'ai voulu seulement dessiner un sentiment et oublier les mots.

 

Laurence Marie Noé : Une vie (I)

Laurence Marie Noé : Une vie (I)

Laurence Marie Noé  : Une vie (II)

Laurence Marie Noé : Une vie (II)

Une vie (III)

Une vie (III)

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MON ATELIER D'ECRITURE : LA PROMESSE DE PROMETHEE

Prométhée, une promesse de civilisation.

Prométhée, une promesse de civilisation.

A l'heure de ce moment d'écriture, nous sommes dimanche 4  juillet 2021 :

                                La promesse de Prométhée,

 

Temps gris

Huit heures

Quelles perspectives ?

Un article sur le blog

Un atelier d'écriture

Y penser et s'y mettre 

Une radio quelque part grésille

Dans sa friture d'informations

et de divertissements 

Un moment, un moment

La télévision d'à côté crache déjà

Des cris, des pleurs, des violences

Qui me harassent

Vomissures d'un chat trop gourmand

Sur la terre

Le frigo ronronne et pousse un soupir

Des chants d'oiseaux, enfin,

Je voudrais m'y oublier

Mais je pense aux courses,

Au ménage, aux rangements, aux armoires

Aux araignées et à la déco.

Sans la lecture,

Mon esprit est de plomb

Lourd et immobile

Je stagne, je croupis,

Je végète,

Je m'encroûte

Je m'enlise et 

plonge en moi-même.

Il faut chasser ce moi

Qui me harcèle

Et m'empêche de voir

Je me suis levée

Pesante pierre des jours interminables

Grisâtres

Qui amenuisent les forces

Et déjà je sens comme une inclinaison

Vers l'hiver et le froid.

J'ai pris un livre au hasard

Au hasard des pages et des mots

"L'été" et "Les Amandiers"

"Savez-vous, disait Napoléon à Fontanes *,

Ce que j'admire le plus au monde ?

C'est l'impuissance de la force

A fonder quelque chose".

"Les conquérants, on le voit,

Sont parfois mélancoliques."

Le jour s'est encore assombri

J'entends quelque crépitement

Sur le store qui s'offre aux premiers rayons

de l'été

Qui s'esquive.

Musique du monde

Changeante

Promesse de Prométhée,

Ce héros "qui aima assez les hommes

Pour leur donner en même temps

Le feu et la liberté,

La technique et les Arts.

L'humanité aujourd'hui,

N'a besoin et ne se soucie que de techniques".

Ainsi parla Fontanes *.

 

Laurence Marie Noé  (poème de l'instant)  (04/07/2021)

* Fontanes  (Louis de)  Niort 1757 - Paris 1821 - Homme politique et écrivain français. Il fut grand maître de l'Université sous l'Empire.

 

Ce extrait de l'été (les amandiers), a été écrit par l'un de nos plus grands écrivains en 1940. 

J'ai aimé le lire ce matin là, et il aurait pu être écrit en 2021, n'est-ce-pas ? Ce texte m'a nourrie, parlé, et a chassé les pensées de plomb qui m'envahissaient et m'engluaient. Tel est le pouvoir de la lecture. Elle vous emmène ailleurs et après un grand tour vous ramène à votre réflexion en semant des petits cailloux.

J'entends maintenant les hélicoptères qui transportent les riches touristes de Nice à Ramatuelle, des dizaines de fois par jour, recouvrant la beauté du paysage du bruit assourdissant  des moteurs, voile plein d'arrogance qui fait taire le vol des oiseaux.

"Prométhée, lui, est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps ... "

ATELIER D'ECRITURE : Avez-vous trouvé l'auteur de ce passage de  L'été , ce chemin de lecture et d'écriture que je vous propose aujourd'hui ?

- Quel écho ces mots : Eté, amandiers, promesse, feu, liberté, techniques et arts, trouvent-ils en vous ?

Je révèlerai le nom de cet auteur dans quelque temps à moins que vous ne le trouviez rapidement ? Il reçut le prix Nobel dans les années cinquante et reste une source inépuisable de réflexions toujours d'actualité.

Voici encore un merveilleux passage de cet auteur dans l'Eté, la mer au plus près

 

"Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit ! Elle nous lave et nous rassasie dans ses sillons stériles, elle nous libère et nous tient debout. A chaque vague, une promesse, toujours la même. Que dit la vague ? Si je devais mourir, entouré de montagnes froides, ignoré du monde, renié par les miens, à bout de forces enfin, la mer, au dernier moment emplirait ma cellule, viendrait me soutenir au-dessus de moi-même et m'aider à mourir sans haine."

 

Vous avez trouvé ? Envoyez la réponse dans les commentaires et à vos plumes avec toujours plus de plaisir à écrire, écrire et lire, et créer, à vivre !

 

Aujourd'hui, c'est le 14 juillet 2021, je vous donne la réponse à ma question du 4 juillet : C'est Albert Camus qui a écrit  l'été, les Amandiers. Les Noces suivi de l'été, sont ses premiers essais et ont été écrits en 1936 et 1937. Ils seront édités à un petit nombre d'exemplaires à Alger, en 1938.

 

 

 

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MON ATELIER D'ECRITURE : LAISSEZ ENTRER LA GITANE

Je vous écris de cet instant là ...

Je vous écris de cet instant là ...

Au fil des mois, je m'interroge toujours sur l'acte d'écrire. Ce qui m'ancre dans l'écriture elle-même.

Ecrire n'est pas un acte de séduction. J'écris lorsque je sens que je suis dans une vérité de ce que j'entreprends, lorsque je suis prête à  "laisser entrer la gitane" (évocation de La Grande Vie de Christian Bobin p.61 de la collection folio-Gallimard), c'est à dire lorsque je suis prête à accueillir l'épaisseur de la vagabonde qui sommeille en moi. 

La vagabonde ne cherche pas à convaincre, elle marche et regarde où elle pose les pieds. Ainsi, je ne cherche que "ce qui passe dans l'air entre les feuilles de sureau. La poésie avance pieds nus, on ne l'entend pas, une phrase claque sur la page, on se retourne : elle vient d'entrer, la gitane".  (Christian Bobin)

Mes pas croisent un chat maigre, noir et puant. Il devient chemin de lecture et d'écriture. Il me permet de le saluer  car il a pu entrer par les mots dans mon histoire. 

Ainsi je me demande si écrire n'est pas un état d' esprit qui donne du sens à l'instant même où vous vous  couchez à côté des mots comme à côté d'un mari dont la présence silencieuse nourrit "le souffle de l'air entre les feuilles de sureau".

Je m'amuse aussi, à tordre les mots entre eux, à les élargir, les connecter, les renverser, les faire jaillir. La source est là, dans la vie, dans le mouvement du danseur qui ouvre ses bras comme des ailes et qui crie en silence : "je suis un oiseau".

 

La Grande Vie de Christian Bobin : quecherchezvous.com

La Grande Vie de Christian Bobin : quecherchezvous.com

Voici des phrases de Christian Bobin glanées dans La Grande Vie, qui vont vous aider pour un départ d'écriture.

- Tout d'abord choisissez l'endroit d'écriture (dans votre chambre, au bord d'un précipice, en haut d'un volcan, au coin de la rue etc.) et le moment d'écriture.

Le moment est très important car comme à l'oiseau qui déploie ses ailes ou turlutte, ou siffle, il faut consacrer du temps "entier" à l'écriture. Quand je dis entier, j'entends qu'il ne soit en aucun cas troublé par une dispersion de vous-même. C'est cette connection à vous-même qui va vous guider.

Ainsi, Christian Bobin écrit dans le chapitre l'Empereur du Japon (in La Grande Vie

"Cher petit merle, j'aurais voulu t'écrire à l'instant de ton apparition mais je ne suis maître de rien : le téléphone a sonné puis j'ai dû sortir faire les courses. Personne n'est tout à fait libre de son temps..."

Je vous laisse continuer cette lettre, qui soulève un rideau sur notre existence et ses limites ... "sur les choses qu'on dit et les choses qu'on fait, ou que l'on dit qu'on fait et qu'en fait on ne fait pas ..." 

A vous de laisser entrer la gitane et de vous laisser vagabonder .... 

 

 

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MON ATELIER D'ECRITURE : JE VOUDRAIS SIMPLEMENT ...

La porte d'un jardin à La Brigue (Alpes Maritimes) qui déclenche le désir de l'ouvrir  ...

La porte d'un jardin à La Brigue (Alpes Maritimes) qui déclenche le désir de l'ouvrir ...

Que désirez-vous ? 

Commencez par ces mots : Je voudrais simplement ... 

Poussez la porte de ce jardin,  et entrez. Que trouvez vous derrière cette porte qui vous empêche de voir, de poser votre pied et de sentir la terre un peu humide,  les herbes folles, la chaleur de la lumière sur votre peau ? 

Avez-vous envie de pousser cette porte ? Avez-vous envie de savoir ce qui vous anime, vous remue, vous touche, vous inspire et vous aspire ?

J'ai lu ou j'ai entendu, je ne sais plus, que sans désir, il n'y a pas d'écriture. Depuis le début de ce blog je creuse ce sillon  qui traverse l'écriture de part en part.

Envoyez-moi vos émois, vos débats, vos arabesques et entre-chats, vos couleurs, vos senteurs, écrivez d'une patte de velours, ou avec vos griffes, mais écrivez ... Dans quelques jours, j'ouvrirai également la porte de ce jardin et vous emmènerai là où "je voudrais simplement .... ".

Ecoutez-vous, entendez ce que  vous dit votre voix, vous murmure, vous susurre, vous crie.

Envoyez : poèmes (prose, vers, calligrammes), histoires courtes ou longues,  découpages, collages, photos ...  

 

 

 

 

Cécile Coulon, nouvelliste et poétesse.

Cécile Coulon, nouvelliste et poétesse.

 

Je vous donne quelques vers d'une jeune poétesse, née en 1990 à Clermont-Ferrand. Elle cueille des moments de vie, des rencontres improbables,en  des lieux qui n'en sont  pas vraiment (devant l'enseigne ...),  où le quotidien et "l'histoire" concordent dans la discordance, ou le banal prend des airs de "road-movie", de roman de voyages, avec leurs odeurs tenaces (les parfums de ciment, l'odeur d'huile de friture) et les images qui s'accrochent (ses cheveux ras, gris retenaient l'eau).

C'est Cécile Coulon, elle a écrit "Les Ronces" (c'est à cause de ce titre que j'ai acheté ce livre). Les ronces ont aiguisé mon envie de goûter les mots  engendrés par ces plantes des chemins,  ébouriffées et qui font mal.

Elles griffent et égratignent les jambes ou les mains de ceux qui veulent attraper les mûres dans les chemins. Et ici les chemins serpentent peut-être en Auvergne. 

Le premier poème s'appelle :

"Je voudrais vous offrir des frites

Il fait quatre pages et demi,  je ne choisis que quelques vers :

...

Quand ils ont payé, le patron m'a lancé

"pardon pour l'attente"

alors que je venais d'arriver et ça m'a fait sourire;

"une barquette de frites avec du ketchup,

ça marche,

vous pouvez attendre à l'intérieur"

alors j'ai attendu, debout, contre le réfrigérateur,

devant les bacs de salades vides.

C'est là qu'un homme, trempé jusqu'aux os,

est arrivé.

Je me suis poussé pour le laisser passer :

Ses vêtements dégageaient un parfum de ciment

et d'alcool bon marché, ses cheveux ras, gris,

retenaient l'eau

comme la surface des champs à quatre heures

du matin.

Il a commandé. 

....

Dans mon dos, le réfrigérateur ronronnait.

Un léger sourire s'est installé, naturellement,

entre mes fossettes.

Sur le comptoir, mes frites étaient prêtes, bien

empaquetées. J'ai sorti une pièce de deux euros

et l'homme tout mouillé m'a dit :

J'aimerais vous offrir des frites,

si ça ne vous dérange pas.

J'ai soupiré et  laissé ma pièce entre lui et moi.

Puis j'ai tendu la main. Il l'a serrée.

Merci Monsieur.

...

 

A bientôt, sur les chemins de l'écriture ... Il y a un poème de Cécile Coulon qui commence ainsi :

Je voudrais simplement,

j'insiste, simplement,

une maison au bord

d'un de ces lacs en Auvergne

que je connais comme si

j'étais née à l'intérieur.

Dans cette maison .....

 

Ce poème a pour titre : La Maison

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MON ATELIER PREFERE : LES MOTS NOIRS ET CEUX DE LUMIERE

Eugène Delacroix - Deux chevaux arabes bataillant

Eugène Delacroix - Deux chevaux arabes bataillant

Relisez l'atelier : L'ECRITURE CURSIVE, UN TRESOR DE BIENFAITS AU QUOTIDIEN (ci-dessu)
 

 

A la suite de la lecture de la peinture de Soulages, je vous propose aujourd'hui d'aller cueillir des mots noirs et des mots de lumière, de vous laisser porter par leur musique et d'écouter comment ils résonnent en   vous. Vous pourrez les assembler comme dans un collage. Laissez-vous aller à la poésie, au rythme, aux sons de ces mots et construisez (peut-être des phrases, des paragraphes ou, touchez les et admirez leur (choré)-graphie sur la page blanche. Ils peuvent devenir dessin, ou dessein (le vôtre) ou destin  (que voulez-vous faire de ces mots cueillis et accueillis, arrachés peut-être, coupés, cisaillés, ou au contraire délicatement posés, collés, mariés ou séparés. Ils sont la matière, le matériau de l'écriture.

Vous pouvez construire ou déconstruire, inventer ou vous attacher à ce que vous voyez dans l'instant, à ce que vos rêveries vous amènent à voir de la réalité, à sentir, à penser.

Vous pouvez rapprocher ou éloigner, dire clairement ou suggérer, ou ne pas dire, éviter, remplacer ... rejeter ou aimer.

jusqu'à ce que cela fasse sens pour vous. 

Mes ateliers se veulent d' une grande liberté poétique mais ils voudraient aussi jaillir d' une base solide (lectures des langages de différents artistes ou auteurs anciens ou contemporains. Aujourd'hui je vous ai proposé le  peintre Soulages, mais vous pouvez avoir d'autres références). Il est important pour moi d'être libre dans l'écriture, libre même de copier ... pourquoi pas ? vous pouvez alors détourner, transformer ces modèles, ces références, ces écrits pour vous les approprier, ou les copier à l'identique à condition de toujours donner le nom de l'auteur et de l'artiste que vous copiez.  

- Prenez une feuille blanche. (plutôt une grande feuille A3 pour vous laisser de l'espace ... pour la respiration)

- Allez chercher un dictionnaire  (Le petit Larousse illustré) et feuilletez le avec délice

- Partez d'un mot : Noir par exemple, et vagabondez autour de ce mot (ceux qui sont à côté selon l'ordre alphabétique, les synonymes, les dérivés, les mots associés par le sens, par le son - Homonyme - ou  contraires). N'oubliez pas le mot "Lumière" ...  Cherchez votre chemin, trouvez votre pas.

- Recherchez l'étymologie (l'origine linguistique et l'histoire de ce mot ...)

- Chaque étape peut déclencher l'écriture, ouvrir une piste ... 

- Il suffit de se laisser aller et de prendre plaisir à chaque étape 

- Ecoutez votre voix ... faites vous plaisir.

- Ajoutez du liant (la grammaire) comme pour construire une maison, un palais ... il faut du ciment, ou de la bouse de vache, ou de la terre et du sable ... ou rien comme pour les murs en pierres sèches. L'effet ne sera pas le même.

- En passant un moment avec les mots qui vous parlent , et vous inspirent, vous venez de vivre quelque chose ... d'important et d'intense et que vous pouvez intensifier à loisir.

Toutes les formes d'écriture sont acceptées (dessins, poèmes, photos, mélanges de techniques etc.)

 Envoyez-moi vos productions diverses dans l'espace "commentaires" en bas de l'article ou à :

plauranice@gmail.com

 

- langues admises : français, anglais, espagnol, italien, allemand ... vous avez le choix.

 

Vous pouvez vous mettre à l'oeuvre sans attendre.

Sous peu et ceci dés que je pourrai, je publierai quelques fragments sur ce thème ... 

Je vous souhaite beaucoup de plaisir  à vivre cet atelier 

 

 

 

Et voici 

Tout d'abord la recherche de mots noirs et de lumière :

Noir : 

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