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ateliers d'ecritures enfants-adolescents

MON ATELIER D'ECRITURE : (3) AUTOPORTRAITS D'ADOLESCENTS NICOIS

Nous voici à nouveau devant la contemplation d'écrits d'adolescentes de 1ère (STG) d'un lycée de Nice. Ces poèmes, parfois maladroits, parfois fulgurants, sont le reflet de leur personnalité mal affirmée. J'ai laissé les fautes d'orthographe et vous voudrez bien leur pardonner (lorsque cela ne gêne pas trop), notamment les terminaisons de verbes, d'adjectifs (subi/subit, sais/sait, noir/noire, tracé/tracée) ainsi que l'orthographe des homonymes (soit/soi), pour la bonne raison qu'en français, les terminaisons ne se prononcent pas, et qu'il faut sans cesse analyser ou se référer à l'histoire,  pour accorder et trouver la bonne terminaison des mots.  Bien sûr, cela fait partie de la beauté du français, mais explorer le monde merveilleux du  dictionnaire et ses mots ou  le fameux Bescherelle et son art de conjuguer n'est pas pour elles une partie de plaisir, comme cela a pu l'être pour moi et l'est encore.

Pour ces adolescentes, qui n'écrivent pratiquement jamais, lisent peu ou distraitement, je trouve qu'elles ont réussi à parler d'elles-mêmes dans un langage qui ne leur est pas forcément familier, mais qui obéit à une logique interne, du début à la fin, et je les ai découvertes avec toute leur sincérité. Elles voulaient vraiment faire un portrait qui leur ressemble et non pas comme les autres les voient dans la vie.

Je n'ai pas voulu "corriger" leurs essais, car ces fautes sont aussi les témoins de leurs failles, de leurs fragilités, leurs maladresses, de leurs révoltes, mais aussi de leur délicatesse et de leurs espoirs. Les ratures auraient modifié leur élan. Pour une fois, les fautes adhéraient à leur personnalité et je ne voulais pas me faire juge. Je voulais qu'elles trouvent passionnant de se décrire et de s'amuser avec son image ou au contraire de se prendre au sérieux,  pour une fois.

 

Ecoutons leurs voix et laissons vibrer leur personnalité à travers leur autoportrait.

 

 

 

 

Voici le poème de Souhir, 17 ans.

Souhir (16 ans)  se voit en 3D

Souhir (16 ans) se voit en 3D

Mélinda C. 17 ans  se regarde et voit son chat

Mélinda C. 17 ans se regarde et voit son chat

Eva 17 ans -  Pan ! Comment se faire entendre  dans un monde de sourds ?

Eva 17 ans - Pan ! Comment se faire entendre dans un monde de sourds ?

Est-ce que la violence que montre Eva à travers ce calligramme-révolver, ne vous rappelle pas celle de cette artiste des années 1970 ? (ci-dessous)

Nikki de Saint Phalle vise celui ou celle qui la regarde

Nikki de Saint Phalle vise celui ou celle qui la regarde

Le poisson-ange d'Aline (17 ans) qui étouffe dans son bocal.

Le poisson-ange d'Aline (17 ans) qui étouffe dans son bocal.

Minuscule et transparente Myriam ... (16 ans)

Minuscule et transparente Myriam ... (16 ans)

Jurjura se voit libre et douce comme la colombe

Jurjura se voit libre et douce comme la colombe

Continuez de m'envoyer des photos de vos autoportraits (dessins, photos, lettres, acrostiche, calligramme, sonnet, recettes ...) C'est vous qui choisissez la forme et les mots que vous voulez utiliser et qui correspond à ce que vous voulez exprimer, ou que vous n'arrivez pas à exprimer. 

Utilisez la partie "commentaires" à la fin de cet article ou envoyez-moi vos productions à :

plauranice@gmail.com

Ce sera un plaisir pour moi de les publier.

A bientôt ...

 

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MON ATELIER PREFERE : (2) L'AUTOPORTRAIT A L'ADOLESCENT

Autoportrait à compléter .... ou à gribouiller   Laurence Marie Noé

Autoportrait à compléter .... ou à gribouiller Laurence Marie Noé

Voici quelques créations de jeunes adolescents ou d'enfants.

septembre 2020 :

La première création est un dessin à la craie trouvé par hasard sur les pavés de Granile (village de la vallée de la Roya, à côté de Tende). J'ai imaginé que des mains enfantines avait  tracé cet autoportrait. La beauté qui en émane vient de son côté fortuit et éphémère, du silence et du mystère de cette libellule inachevée  à compléter selon l'imagination de son propre regard. A l'heure ou j'écris cette page, cette apparition  a probablement disparu, effacée par les pluies de fin d'été. Cette idée d'apparition et d'effacement, de rencontre fortuite font partie de la beauté. La beauté s'efface, perd en évidence au fil du temps et des saisons. 

autoportrait sur les pavés de Granile (Alpes-Maritimes)  à piétiner et à compléter

autoportrait sur les pavés de Granile (Alpes-Maritimes) à piétiner et à compléter

Un autoportrait  réalisé par Elsa E., élève de seconde.  

J'aime beaucoup comment elle se lance dans le sujet ... en creux, par un manque ... qu'elle réussit à apprivoiser.

Autoportrait écrit par Elsa E. élève de seconde

Autoportrait écrit par Elsa E. élève de seconde

Maybe you can make yourself an idea out of  this enigmatic portrait ? Who is hiding behind the questions and the words ?

Zehra B., a student of 17 years old wrote it as it came up to her mind ... and it sounds beautiful, doesn't it? 

MON ATELIER PREFERE : (2) L'AUTOPORTRAIT A L'ADOLESCENT

And now a text written by two teens. A twin self-portrait by Joyce and Jihane, 17 years old  students of 1B in France.

MON ATELIER PREFERE : (2) L'AUTOPORTRAIT A L'ADOLESCENT

J'espère que ces publications de créations d'autoportraits adolescents, vous auront inspirés.

N'hésitez pas à m'envoyer vos créations par courriel avec vos documents en pièces jointes (dossiers imprimés .pdf ou photos de vos dessins, textes etc.) Vous avez le choix de la forme que vous voulez donner à votre autoportrait.

J'attends vos messages sur plauranice@gmail.com

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L'ECRITURE CURSIVE, UN TRESOR DE BIENFAITS AU QUOTIDIEN

Photo de couverture :  "Bruit originaire" de Charlotte Pringuey-Cessac  (MAMAC de Nice - Décembre 2019)

Ecrire c'est saisir au vol des pensées-plumes et apercevoir le monde

Laurence Marie Noé

Châteauneuf-Villevieille, ruines et paysage déchiré dans les Alpes-Maritimes.

Châteauneuf-Villevieille, ruines et paysage déchiré dans les Alpes-Maritimes.

Le plaisir d'écrire à la main, de former les lettres, les mots écrits dessinent le fil conducteur de la pensée.   A vos crayons !  Ecrivez comme vous dessinez, pour écrire tout simplement. 

 

Voici pourquoi il faut réintroduire
l’écriture cursive à l’école

L’enseignement de l’écriture cursive – en lettres attachées - n’est plus à la mode dans de nombreux programmes scolaires. Les anciennes générations sont parfois choquées par l’incapacité de certains jeunes de signer un document officiel ou même de lire une note manuscrite.

Certaines provinces canadiennes observent un déclin de l’enseignement et de l’apprentissage de l’écriture cursive. En Ontario, par exemple, cet enseignement n’est plus obligatoire, quoique les enseignants soient libres de l’inclure.

Cela reflète une tendance lourde, qui consiste à privilégier la communication plutôt que de se concentrer sur l’enseignement et l’évaluation de l’écriture à la main en tant que telle.

De la maternelle à la neuvième année scolaire, le curriculum en Alberta stipule que les étudiants y apprennent à « écouter, parler, lire et écrire ». Il envisage également des résultats qui requièrent l’écriture, comme la capacité d’établir des liens entre des idées. Mais le curriculum n’impose pas d’évaluation des capacités d’écriture. Bien que la nouvelle ébauche du curriculum albertain de 2018 fasse mention de l’écriture cursive, elle n'est pas identifiée comme une compétence.

Au Québec, la majorité des élèves de l’école primaire apprennent actuellement l’écriture script en 1re année et l’écriture cursive en 2e année.

Au-delà de la nostalgie pour l’âge pré-numérique, il y a de bonnes raisons de réintroduire l’écriture cursive à l’école. Ayant mené, avec d’autres experts, des études sur la corrélation entre écriture et littératie, j’ai découvert que le fait de développer sa maîtrise de l’écriture manuscrite, de façon à ce qu’elle devienne automatique, joue un rôle important dans la littératie. L’écriture, c’est également un élégant témoignage de l’aptitude humaine pour la littérature écrite, et un symbole inspirant de la force unique de la parole.

Est-ce trop difficile?

Dans notre monde de culture numérique, certains pourraient croire que l’apprentissage de l’écriture est sans intérêt et gaspille un temps d’apprentissage précieux. Mais frapper la touche « d » sur un clavier ne relève pas du même processus mental que de la coucher sur papier. Taper sur un clavier peut attendre.

Pour certains, l’écriture cursive semble être démodée et faire partie d’un certain nombre de polices d’écriture désuètes et trop dures à maîtriser, avec ses pleins et déliés difficiles pour les muscles des petites mains ainsi que pour la mémoire visuelle.

Mais écrire n’est difficile que si ce n’est pas automatique, et par conséquent inscrit dans la mémoire à long terme. Les recherches en cours en neuroscience soulignent l’importance du développement de compétences automatiques, ce que les psychologues en éducation appellent le la charge cognitive.

Ce que nous avons appris du domaine des sports et des arts du spectacle souligne l’importance d’acquérir des connexions neuronales qui permettent la fluidité du mouvement. C’est la même chose avec la lecture et l’écriture : ce qui nous permet de libérer notre créativité ou d’interpréter les éléments d’une histoire est lié à notre capacité d’écrire de manière automatique.

Le manque de maîtrise

C’est à partir de la 4ème année du primaire que les exigences cognitives s’accélèrent brusquement : les élèves doivent « livrer » vite et mieux. Or, ceux qui sont capables d’écrire couramment ont une plus grande capacité de mémoire qui leur permet de planifier, d’organiser, de réviser et de récupérer un vocabulaire sophistiqué.

Mes collègues et moi avons réalisé une étude auprès de 250 élèves de quatrième année dans une école en Alberta. Nous avons constaté que seulement près de la moitié avaient atteint le niveau requis d'apprentissage en écriture.

Leur capacité d’écriture était insuffisante pour communiquer la complexité du vocabulaire et des idées à laquelle on s’attend d’élèves de quatrième année. La plupart des élèves disposaient d’un vocabulaire à l’oral qu’ils étaient incapables de transférer sur une page. Leur inaptitude à atteindre le niveau d’expression requis à ce stade de leur scolarité est associé à un phénomène que les chercheurs nomment le « marasme de quatrième année », une baisse des résultats dont les élèves risquent de ne pas se remettre.

Améliorer les résultats de littératie

Les écoles peuvent faire mieux, en commençant tôt. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner l’écriture cursive, mais aussi de mettre plus d’accent sur toutes les écritures imprimées, l’épellation et le développement de la dextérité. Cette approche est essentielle pour établir les bases de la littératie entre la maternelle et la troisième année.

Si l’on souhaite atteindre de meilleurs résultats académiques en quatrième année, il faut, sur la base de ces compétences acquises plus tôt, enseigner aux jeunes élèves à attacher leurs lettres de façon à obtenir une écriture lisible et fluide.

Steven Graham, un expert de l’éducation spécialisée, de la littératie et de l’écriture à l’université de l’État de l’Arizona, suggère de commencer par enseigner l’écriture manuscrite traditionnelle pour ensuite passer à ce qu’il appelle l’écriture mixte principalement manuscrite, où l’élève apprend à écrire avec un trait continu.

De même, l’experte en alphabétisation précoce Sibylle Hurschler Lichtsteiner donne l’exemple d’une transition entre lettres manuscrites et lettres attachées. C’est une évolution naturelle, avec un soutien académique, du style initial d’écriture des enfants de 2ème et 3ème année du primaire. Une fois que les jeunes enfants ont intériorisé mentalement ces formes de lettres, ils peuvent, avec un peu de pratique, généraliser et reconnaître divers types d’écriture cursive.

Le pouvoir du crayon

Il existe des témoignages sur le pouvoir de l’écriture cursive. Le film Il faut sauver le soldat Ryan a rendu célèbre l’histoire de la lettre à Mme Bixby écrite à la mère de garçons tués durant la Guerre de Sécession. Bien que les historiens ne s’entendent pas à savoir qui est l’auteur de cette missive, le président américain Abraham Lincoln ou l’un des membres de son entourage, l’intérêt soutenu qu’elle a suscité au fil des ans témoigne de l’importance de l’écrit manuscrit, qui permet d’exprimer sa personnalité et son attention tout en frappant l’imaginaire.

De nos jours, c’est la plus jeune lauréate jamais récompensée par le prix Nobel, Malala Yousafzai, qui nous le rappelle :

Si la reconnaissance mondiale de Yousafzai est d’abord le fruit de son blogue, c’est dans son livre Le crayon magique de Malala qu’elle établit une connexion entre l’élégance et la qualité de l’écriture d’un enfant et sa puissance d’agir.

L’écriture de Yousafzai est désormais symbolique de son plaidoyer. Elle démontre la force de l’apprentissage de l’écrit, sa relation profonde à l’identité humaine, et son pouvoir de rappeler au monde la puissance d’agir pour le bien. Bien avant elle, c’est la jeune Anne Frank qui en a fait de même dans son journal.

Nous handicapons nos enfants en faisant abstraction du savoir de ceux qui nous ont précédés. Ceux qui apprennent à épeler et à écrire de manière lisible et fluide seront mieux outillés pour s’exprimer avec confiance et surmonter les petits irritants, comme la perte de courant d’un objet numérique.

Il est grand temps de remettre l’écriture cursive au curriculum à travers le Canada.

* * * * *

Ce texte est d'abord paru sur le site franco-canadien de The Conversation. Reproduite avec permission.

L'ECRITURE CURSIVE, UN TRESOR DE BIENFAITS AU QUOTIDIEN
Il faut écrire, mais dessiner aussi
Dans une récente lettre aux lecteurs parue dans Le Soleil, M. Yvan Giguère fait l’apologie des grandes vertus libératrices de l’âme par l’écriture, nous permettant de nous découvrir et de cerner les grandes valeurs de la vie : la dignité humaine, le respect, la solidarité, l’harmonie, l’équilibre partout.

Il y a également le langage visuel et son immense potentiel à explorer. La couleur et ses nuances et ses contrastes et ses textures traduisant les grandes et les petites lumières émanant de la vie observée par l’artiste sachant la lire avec vive observation et profonde intuition pour en dégager une vision personnelle. C’est par le geste spontané, libre, authentique que l’artiste nous parle, nous surprend, nous interroge et nous invite à explorer le mystère de la création prenant racine dans cet élan spontané et naïf de l’enfance et toute son amplitude d’innocence.

Il faut aussi dessiner ou réhabiliter ce plaisir de jouer avec la ligne et la couleur pour retrouver notre premier contact avec la vie...

Douglas Beauchamp, Québec

 

 

 

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