Encore un pas, et nous serons
Au sommet, nous verrons la mer
Faire don de ses voiles cinglant
Vers le blanc rivage de l'enfance
François Cheng "Enfin le royaume" quatrains
Cet atelier sera ma rentrée après un mois d'interruption. Des vacances, peut-être ? Le mot vacances pourrait à lui seul, faire l'objet d'un atelier. En ce qui me concerne, j'avais besoin de me "débrancher" et de cultiver mon jardin, de mettre les mains dans la terre, les pieds dans l'eau, et diriger les yeux vers l'horizon au-delà de la colline, le plus loin possible. J'avais besoin de me laisser paisiblement aller à la lecture sans arrière-pensée, c'est à dire en oubliant le blogue dévoreur de temps et d'idées.
Aujourd'hui, je vous propose un atelier en relation avec l'atelier de lecture autour de Jean Marie Gustave Le Clézio.
Ecrire dit-il c'est "aller voir de l'autre côté de la colline".
- Relisez l'article : "Je lis et je marche avec Jean-Marie-Gustave Le Clézio"
- Ecrivez un paragraphe, ou un poème (forme libre ou sonnet, calligramme, quatrains ...) dans lequel vous partez pour aller voir de l'autre côté de la colline.
- C'est une invitation au voyage, à la curiosité qui est en nous tous, à la découverte. L'important est de partir, de démarrer ou de chausser ses "semelles de vent".
- Gardez dans le creux de votre main cette image que nous offre JMG Le Clézio en regardant la mer et les petites vagues à la surface : "La lumière scintillait sur leurs crêtes, comme du verre pilé."
- Ecoutez "la Mer de Debussy", (nombreuses versions sur Youtube), "de l'aube à midi sur la mer" Dialogue entre le vent et la mer" ..... une merveille pour écouter la mer inlassablement.
- Emmenez-nous avec vous ... avec vos mots en bandoulière et votre âme vagabonde;
J'avais demandé aux élèves d'écrire également un paragraphe en relation avec ce que nous dit JMG Le Clézio sur l'acte d'écrire : "Ecrire, c'est aller voir de l'autre côté de la colline". Notre petite dérive dans les rues de Nice, dans le quartier du port est accompagnée par cette phrase comme un refrain et a pour but de déclencher le plaisir de lire à voix haute et d'écrire.
Nous essayons de voir et de regarder "le verre pilé" ... c'est à dire la lumière qui scintille sur les vagues.
Je les invite à rendre compte de leurs impressions autour des thèmes retenus : "la fuite", "la liberté", "la sensation", "la mer".
Je pense à "Debussy" mais aujourd'hui c'est la mer elle-même qui portera les mots chantés et peu importe s'ils s'envolent et dérivent ...
Je retranscris fidèlement les paroles et les écrits de certaines élèves, de celles qui ont écrit. Bien sûr, les fautes de grammaire et d'orthographe ont été corrigées ensemble. Il faudrait pratiquer régulièrement ce genre d'exercice pour que petit à petit toutes puissent surmonter leurs angoisses vis-à-vis de l'exercice d'écriture. Ce sont pour la plupart des élèves qui ne s'aventurent pas dans ce qu'elles ne connaissent pas. La plupart d'entre elles n'étaient jamais allées à Port Lympia ou à Beaulieu (Villa Kérylos).
Aurélie : 17 ans
"Tout d'abord, Lullaby est un très beau récit poétique plein de belles paroles.
L'histoire principale de ce livre, c'est la vie d'une jeune lycéenne qui habite dans une maison près de la mer. Cette jeune fille est gentille, attachante, touchante, rêveuse et très intelligente.
L'idée importante du livre, c'est l'envie de liberté qui pousse Lullaby jusqu'à la mer. Elle veut fuir la ville. Pour elle, le vent, le soleil, la mer, lui permettent de tout oublier.
C'est une histoire courte mais très riche. On suit l'auteur dans les rêveries de Lullaby. On ressent toutes ses émotions. Cette histoire comporte très peu de description physique. Tout est basé sur des sentiments ou des impressions. Nous le ressentons particulièrement dans les lettres que Lullaby écrit à son père.
J'ai beaucoup aimé ce livre pour sa simplicité : simplicité des mots choisis, simplicité de l'histoire elle-même"
Sarah (notre photographe) : 17 ans
Nous avons visité la demeure de l'écrivain, Jean-Marie Gustave le Clézio. La vue était belle su le port.
Nous avons lu des poèmes à côté de Coco Beach.
J'ai pu ressentir le paysage, sentir l'odeur de la mer. J'ai pu entendre le bruit des vagues et j'ai pu voir le bleu du ciel. C'est une expérience que je n'aurais pas pu vivre en classe.
Anne-Sophie : 16 ans
La promenade littéraire m'a semblé très créative, culturelle et captivante.
Le matin était si agréable, si paisible que je percevais le bruit des vagues. Les oiseaux "chantillonnaient" (*) et le jour se levait. J'ai apprécié de lire ce passage de "Lullaby" que j'avais soigneusement choisi de lire à haute voix dans ce calme si reposant. la visite de la maison de Jean-Marie Gustave Le Clézio m'est apparue si intéressante, si vivante ! Tout cela m'a paru si beau, si fantastique !
La villa grecque Kerylos, l'après-midi , était d'une beauté si "fulgurante", qu'elle m'a laissée sans voix."
(*) Chantillonner n'existe pas mais je trouve que ce néologisme est expressif, et nous l'avons gardé.
Katia : 17 ans
Cette belle journée, ce ciel bleu clair, ces vagues qui frappaient les rochers, ce fut ce jour-là où nous avons pu voir de beaux paysages et découvrir la splendeur de cette ville méditerranéenne, Nice.
Nous nous laissons emporter par ces doux bruits, ces odeurs marines, ces rayons de soleil qui éclaircissent nos visages.
Le temps ralentit peu à peu et pas à pas nous avançons dans nos désirs de découverte et dans cette envie de prolonger ces instants gourmands.
S'évader au loin pour être en accord avec la nature, est à présent accessible. On se dirige vers une somptueuse villa grecque. Nous restons toujours en bord de mer et ce que l'on peut observer momentanément, est de loin une des plus belles choses vues cet après-midi là.
Merci à Aurélie, Sarah, Anne-Sophie, Katia pour leur participation active à cet atelier.
Et merci à celles qui ont participé aux choeurs de lecture : Fanny, Marine, Elodie, Shérazade, Fatima, Rania, Saranda, Anissa, Alhem, Naourez, Dalhia, Moinourou, Maëva, Jurjura, Sameh, Hajer, Bérangère, Jessica.